mercredi 15 avril 2009

FES-MEKNES 2009


Nous n'avons décidé de nous rendre à Fès qu'il y a une quinzaine de jours en trouvant de bons prix de vol sur Internet : 110€ A/R par personne au départ de Marseille, avec la compagnie low-cost Ryanair.
Nous partirons pendant le pont de l'ascension, du vendredi matin au dimanche soir.
Nous avons de très bons souvenirs de notre séjour au Maroc en 2007 (voir notre article ici) et espérons retrouver à Fès une ambiance aussi agréable et dépaysante.
Nous partons encore en amoureux, ce qui fait dire à Lucas et Olivia que, décidément, le Maroc ils ne connaîtront pas !



11 avril 2009

Notre voyage commence dans la nuit pour nous rendre à l'aéroport de Marignane. Nous n'avons aucun bagage à enregistrer car nous ne partons que le temps d'un week-end.

Notre vol décolle à 6h15. Arrivée prévue à 7h35, heure locale. 

Nous trouvons un taxi à la sortie de l'aéroport, qui nous amène devant le riad "Lune et soleil" où nous avons réservé une chambre (lien vers le site de l’hôtel)

Tous est calme à l'intérieur ; il est à peine plus de 8h00 et tout le monde dort encore. On nous fait patienter dans le patio planté d'orangers. 


Notre chambre ne sera prête qu'en début d'après-midi. On nous offre alors un thé à la menthe sur la terrasse au sommet du riad et nous voilà en quelques minutes plongés dans l'ambiance marocaine ! 


 Nous laissons nos bagages à l'accueil et décidons de prendre un taxi pour nous rendre sur les hauteurs de la ville afin d'en avoir une vue d'ensemble.
Fès c'est 3 villes différentes en une : la ville nouvelle, la demi-vieille Fez-el- Jédid et la vieille, Fez-el-Bali. C'est dans la dernière que se trouve notre riad.



Sur la route, notre chauffeur de taxi nous arrête au Borj Nord, ancien fort reconverti en musée d'armes. Nous en faisons le tour mais décidons de ne pas le visiter.




 Au fond, nous discernons les ruines des tombeaux Mérinides. Entre les 13ème et 15ème siècle, les Mérinides étaient les rois du Maghreb et de la péninsule ibérique. A la chute des Mérinides, les dynasties suivantes n'ont pas voulu entretenir les tombes et les sites sont tombés en ruine.



Aujourd'hui les tombeaux sont vraiment délabrés mais la vue depuis cet endroit est superbe.



Nous sommes pratiquement les seuls touristes. Est-ce parce qu'il est tôt ? Ou bien parce que nous sommes vendredi, jour de la prière ? En tous cas, cela nous permet de profiter du calme des lieux.


Nous décidons ensuite de rejoindre la médina à pieds. Nous descendons la colline et rejoignons la route qui longe les remparts. 
A notre grande surprise, une voiture de police se gare à nos côtés et nous demande où nous nous rendons ; les policiers ont l'air surpris de nous trouver seuls, sans guide. Après 5 minutes de discussion, ils nous obligent à monter dans leur "panier à salade" et nous déposent à la place Pacha el Baghdadi. Ils nous expliquent que le quartier n'est pas sûr et qu'ils veulent éviter tout incident...
Nous restons vraiment perplexes. Sommes-nous vraiment inconscients ou sont-ils sur-protecteurs ?

La place est quasi-déserte. Nous sommes un peu déçus car nous espérions autant d'animation que sur Jemaa-el-Fna à Marrakech. Nous trouvons quand même un petit vendeur de jus d'oranges frais et entamons la visite de la médina, classée par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.





Nous commençons notre balade à partir de la porte Bab-Bou Jeloud, qui mêle le vert de l'islam au bleu de Fès. Malheureusement, cette dernière est en travaux et ne permet aucune photo sympa... Voici à quoi elle ressemble sans les échafaudages (cliché trouvé sur Internet) :



Nous descendons la rue. Il n'y a pas grand monde et nous avons la confirmation : le jour de la prière, presque tous les magasins sont fermés. Tant pis, au moins ce n'est pas la cohue !



Les rues sont propres, mais en comparaison avec Marrakech, elles sont moins nettes et moins bien aménagées. On a l'impression que Fès s'ouvre tout juste au tourisme...

Nous nous arrêtons à la Médersa Bou-Inania, tout en bois de cèdre et stuc. C'est une ancienne école coranique qui comprenait 56 cellules pour étudiants. 




Puis, nous traversons les souks. Ces derniers sont couverts et très bien aménagés. La lumière qui passe par le treillis en bois est du plus bel effet.




Nos pas nous portent vers le Musée Nejjarin des arts et métiers du bois. Ce n'est pas pour les objets exposés que nous pénétrons dans les lieux mais parce que nous sommes séduits par l'architecture de ce magnifique caravansérail datant du XVIIIème siècle.



Au sommet se trouve un petit café. Nous en profitons pour prendre un nouveau thé à la menthe et pour étudier le guide du routard afin de chercher un restaurant... Il commence à se faire tard et nos estomacs crient famine.



De la terrasse, nous avons une vue sur les toits de Fès ainsi que sur les tombeaux Mérinides où nous nous trouvions il y a quelques heures.




Nous perdons du temps à trouver un coin sympa pour déjeuner. Nous nous posons enfin dans un restaurant découvert au hasard d'une ruelle.
Le repas est délicieux, et le thé à la menthe est servi avec style...




Après manger, nous flânons encore un peu dans les souks puis décidons de nous rendre à la gare pour réserver une place de train pour le lendemain pour Meknès. 
Ce n'était pas prévu car nous pensions passer 3 jours dans Fès mais le manque d'animation nous a un peu manqué aujourd'hui et nous voulons voir ailleurs...

Nous revenons à l'hôtel en début de soirée. Fred prend la douche et me retrouve endormie sur le lit. Il faut dire que la journée a été bien longue !





Nous sortons tôt pour dîner. Demain, direction Meknès.

12 avril 2009


Nous prenons le taxi pour nous rendre à la gare. 
Le train n'a rien de typique ; on se croirait en France, dans une wagon de la SNCF. De nombreux étudiants le prennent chaque jour pour se rendre à l'université de Casablanca. L'ambiance est donc très studieuse ; à côté de nous, un jeune homme révise même ses cours de sciences !

En moins d'une heure, nous sommes à Meknès, l'une des quatre villes impériales du Maroc (avec Fès, Marrakech et Rabat).

Nous décidons de ne visiter que la Médina car nous n'aurons qu'une journée sur place.
Cette dernière est bâtie sur un plateau et protégée par de gigantesques remparts.



Un taxi nous dépose devant Bab-Mansour-el-Aleuj, la plus grande porte de Meknès.



Devant nous se trouve la place El-Hédim et le départ de la Médina c'est-à-dire la vieille ville.
Tout autour de la place se trouvent des étals. Nous en profitons pour chiner quelques souvenirs (bougies, cendriers...)
Nous pénétrons ensuite dans le marché couvert. Nous en prenons plein les yeux et nous régalons de senteurs épicées.



En sortant du marché, nous mangeons un morceau dans un petit restaurant dominant la place. Nous ne sommes pas très à l'aise car non seulement nous sommes les seuls européens mais je suis la seule femme ! 

Nous ne nous attardons pas et nous baladons ensuite dans les vieux quartiers.

Nous visitons le musée Dar Jamaï que nous apprécions pour son calme.



Puis nous passons par le quartier des forgerons et celui des bobineurs. Là, c'est un bond de quelques dizaines d'années en arrière mais la rencontre avec les artisans est très instructive.




Au détour d'une ruelle, dans une petite échoppe, nous tombons sous le charme d'un joli miroir en fer ainsi que deux jolies lampes en fer forgé. Nous négocions ferme et faisons une assez belle affaire pour le lot.


Nous repartons chargés et reprenons le train en fin d'après-midi.
Pour dîner nous retournons au restaurant d'hier ; le décor est sympathique, nous mangeons sous une tente berbère, ce qui rajoute encore de l'exotisme au repas.




13 avril 2009

Ce matin il pleut. Nous fainéantons au lit en espérant que ce soit de courte durée mais le ciel reste bien chargé...
Après le petit déjeuner, nous nous décidons quand même à sortir. Armés de nos parapluies, nous arpentons les ruelles de la médina, ce qui n'est pas chose aisée. L'eau ruisselle dans les caniveaux et nous sommes vite trempés.
Nous nous arrêtons dans un hôtel pour faire du change ; eh oui, nous manquons de prévoyance et le dimanche les banques sont fermées !

Par hasard, nous tombons sur une fabrique d'huile d'argan. La coopérative est tenue par des femmes. Elles nous apprennent qu'il faut une dizaine d'heures de travail pour obtenir un litre d'huile d'argan, ce qui explique la cherté du produit.

Lorsque les fruits arrivent à la coopérative, elles doivent les écraser contre une pierre afin de séparer la pulpe du noyau et retirer ensuite les amandons.
Ces derniers sont ensuite torréfiés dans des plats en terre pour obtenir de l'huile alimentaire. Ils prennent alors une teinte brune. Ils sont ensuite moulus pour obtenir une sorte de pâte. Cette dernière est malaxée avec de l'eau tiède puis pressée pour en extraire l'huile d'argan.
Pour les cosmétiques, les amandons ne sont pas torréfiés.


Après cette visite très instructive, nous nous installons dans un petit salon et passons à la dégustation : de l'huile d'argan sur du pain frais maison. Un régal ! Le tout est accompagné d'un excellent thé à la menthe.


A l'extérieur, la pluie continue de tomber mais elle est beaucoup plus fine. C'est le moment que nous choisissons pour aller voir les tanneurs. Nous regrettons le beau ciel bleu de vendredi mais alors la tannerie était fermée pour cause de prière.
Nous ramenons malgré tout de très jolis clichés pris d'une des terrasses des maisons alentours.




 A Marrakech, les odeurs qui émanaient des cuves étaient très fortes. Aujourd'hui, du fait de la pluie, nous ne sentons presque aucune odeur. Pourtant, les bacs sont bien pleins...
Les peaux (de mouton, de dromadaire, de vache et de chèvre) sont arrivées à dos d'ânes. Elles ont été plongées durant des jours dans des cuves remplies de chaux, de fiente de pigeons et d'ammoniac pour les nettoyer. Elles ont été ensuite transférées dans les bacs de teinture où les artisans les foulent à pieds nus...
Nous plaignons ces pauvres hommes qui doivent endurer ce travail chaque jour.


Avant le déjeuner, nous nous baladons encore dans les souks... et la pluie cesse enfin ! C'est tant mieux car nous commencions à avoir froid dans nos vêtements mouillés !

Nous trouvons un restaurant avec une belle terrasse et profitons de la vue sur la ville.






Vers 15h nous revenons à l'hôtel, trouvons un taxi, direction l'aéroport car notre vol décolle à 18h00. 
Bilan de ces 3 jours : c'était un week-end de l'Ascension bien rempli ! Nous avons découvert un autre Maroc, plus authentique et moins touristique. 
A quand notre 3ème séjour ? Seul l'avenir nous le dira...

A bientôt sur le blog !