dimanche 23 octobre 2022

Namibie Partie 5 : Walvis Bay

 En sortant du parc de Spitzkoppe, nous empruntons la piste D1918 plein Ouest pour rejoindre Skeleton Coast au niveau d'Henties Bay

50 kilomètres avant d'arriver, nous voyons un ruban de brume se former à l'horizon, ce qui tranche avec le bleu du ciel si pur que nous avons jusque là. L'atmosphère devient ensuite rapidement brumeuse et l'air ambiant se rafraichit énormément : ce phénomène est créé par la différence de température entre l'eau qui arrive de l'Antarctique et la chaleur du désert. 

Lorsque nous descendons du véhicule, il ne fait plus que 16 degrés et de gros nuages gris recouvrent le ciel. Le choc est si brutal que Céline refuse de sortir du véhicule 😂


Heureusement, pour cette étape nous avions prévu de délaisser notre camping-car pour loger dans un hôtel confortable, douillet et bien chauffé : Iris Boutique Hotel. Le tarif est beaucoup plus élevé que les nuits précédentes mais reste très correct pour nos standards européens (75€ la nuit avec petit-déjeuner).


L'hôtel fait face à une grande baie qui doit son nom à la pêche à la baleine ("walvis" signifiant baleine en allemand) et qui accueille aujourd'hui le port de commerce de la Namibie.


Bien que nous soyons originaires du Var et sommes donc habitués à la présence des flamants rose sur la presqu'île de Giens, nous sommes impressionnés par la densité des colonies présentes sur le site estimée à plusieurs dizaines de milliers d'individus. Nous pouvons les observer directement à pied, sur la promenade qui longe la côte, et en voiture sur la route qui traverse les marais salants.





Les salins de Walvis Bay s'étalent sur 3500 hectares au Sud-Ouest de la lagune et fournissent 90% du sel de l'Afrique du Sud. En drone, nous avons une vue splendide qui nous permet d'apprécier encore davantage les fantastiques dégradés de rose créés par la présence d'artémias dont se nourrissent les flamants.



Nous nous rendons également à Pelican Point qui se trouve tout au bout d'une longue bande de sable battue par les vents que nous traversons en presque 45 minutes qui nous paraissent très trèèèèèès longues ! En effet c'est la première fois que nous roulons sur du sable aussi mou, sur une aussi grosse épaisseur. A l'aller, le véhicule tangue énormément et manque de s'enliser plusieurs fois. Nous ne croisons qu'un seul véhicule en sens inverse, ce qui ne nous rassure pas beaucoup non plus. On ne fait vraiment pas les fiers, d'autant que la langue de sable est entourée d'eau : à droite les marais et à gauche l'océan impétueux qui fait dérouler d'énormes vagues...
Ci-dessous une photo du site trouvée sur Internet (nous n'avons pas fait voler notre drone car il y avait vraiment trop de vent) :


Lorsque nous stoppons le véhicule, nous sommes vraiment loin de tout, isolés, seuls au monde... C'est très impressionnant. 



En voyant les photos ci-dessous, vous comprendrez facilement pourquoi cette partie de la côte est appelée "côte des squelettes" : plusieurs épaves reposent sur le sable, complètement rouillées...


Nous avons la chance de pouvoir observer toute une colonie de phoques. Nous ne pouvons pas les approcher à moins de cinquante mètres car ils se sentent vite menacés et certains s'échappent pour plonger dans l'écume mais nous sommes tout de même suffisamment proches pour profiter de leur compagnie...




Si nous avons décidé de faire étape à Walvis Bay c'est principalement pour pouvoir rejoindre la baie de Sandwich Harbour en traversant les dunes du Namib Naukluft National Park. Il est obligatoire de faire appel aux services d'un chauffeur de 4x4 et il faut savoir que cette prestation est extrêmement chère (environ 100€ par personne - tarifs en 2022) et qu'il faut la réserver en avance. Nous sommes passés par Red Dunes Safaris ; leur chauffeur est passé nous prendre directement à l'hôtel pour une prestation de 5h.
Le tour en lui-même est très sympa mais nous restons sur notre faim car la brume est restée très basse toute la matinée et le soleil ne s'est montré que dans l'après-midi ce jour-là 😢


Une fois les portes du parc passées, il n'y a plus de piste, et il faut se créer un passage entre les dunes et l'océan tant que la marée le permet. Ce jour-là, les vagues sont énormes (presque 3 mètres !!!) 



Nous découvrons les premières dunes assez rapidement et apercevons même quelques animaux dans cet environnement si hostile...




A cause de la hauteur des vagues, nous ne pouvons malheureusement pas rejoindre Sandwich Harbour mais nous le dominons depuis les dunes hautes d'une centaine de mètres, ce qui nous permet d'avoir une vue embrumée sur le lagon


En milieu de matinée, le chauffeur nous arrête au milieu du désert pour une pause brunch servi sur une table à repasser 😂


Nous avons le temps de nous balader dans les dunes avoisinantes. C'est la première fois que nous marchons sur des dunes en sweat : l'air ambiant est toujours à 16 degrés et il ne fait pas bien chaud !



Au retour, la marée étant trop haute, nous passons par les dunes pour rejoindre Walvis Bay : on a l'impression d'être sur un manège de fête foraine, à la manière du Grand Huit !


 

vendredi 21 octobre 2022

Namibie Partie 4 : Le Damaraland

Lorsque nous quittons Epupa, nous avons une longue route à faire avant d'atteindre la région du Damara. Nous faisons donc étape une nouvelle fois au campement d'Hobatere situé à 375 kilomètres que nous parcourons en 5 heures. Nous faisons un stop dans la ville d'Opuwo pour faire le plein d'essence et de nourriture. 

Avant notre départ, nous avions lu dans certains blogs que la plupart des touristes logeaient ici car la ville dispose de supermarchés, stations essence et boutiques en tous genres et qu'elle était le point de départ de la visite de la région. Pour notre part, nous la trouvons glauque et nous sommes très mal à l'aise lorsque nous croisons des Himbas en train de faire leurs courses en même temps que nous... c'est d'une tristesse ! Nous ne comprenons pas pourquoi ils ont quitté leur territoire, leur famille, leur maison pour habiter dans cette ville si sale pour n'être ici que des individus quelconques parmi tant d'autres, réduits à mendier. 😢 

On préfère les garder dans nos souvenirs avec le même sourire que ce petit garçon :


Nous mettons près de 4 heures pour parcourir les 300 kilomètres qui séparent Hobatere de Twyfelfontein, un site archéologique inscrit en 2007 au patrimoine mondial de l'Unesco, notre première étape dans la région du Damara


C'est un site très ancien, connu pour ses peintures rupestres créées par les premiers habitants du pays, les ancêtres des bushmen. 


Les paysages dans cette région sont magnifiques et nous sommes toujours très émus de sillonner les pistes, comme seuls au monde...





Il y a donc bien plus à Twyfelfontein que ses peintures rupestres : nous avons également visité les "Organ Pipes", d'étonnants tuyaux de basalte rectangulaires créés par l'érosion et regroupés sur une colline


Par contre, nous trouvons la région de Twyfelfontein très chère : chaque entrée à un site coûte 250 dollars namibiens soit plus de 15€ (tarifs 2022) par personne ! Nous trouvons cela exagéré car la visite des orgues basaltiques dure environ 15 minutes... ça fait cher la minute, surtout si l'on compare avec le prix d'entrée au parc d'Etosha : seulement 10€ par personne pour toute une journée !

Tout à côté des orgues basaltiques se trouve la "montagne brûlée" ou Burnt Mountain pour les anglophones


Encore une fois nous nous retrouvons seuls dans un paysage désolé, mais cela n'a rien pour nous déplaire 😄


Enfin, à quelques kilomètres de Twyfelfontein nous visitons la forêt pétrifiée (Petrified forest). Dans mon esprit avant la visite j'imaginais que nous allions nous balader dans une vraie forêt, au frais, et que nous verrions des troncs fossilisés. En fait, rien de tout cela 😂 Tous les arbres vieux de 300 millions d'années sont tous à terre et la chaleur est incroyable ici !


Le prix d'entrée est de 250 dollars comme pour les autres sites et nous sommes obligés de prendre un guide (à payer en plus bien-sûr !). La visite ne dure que 30 minutes tout au plus car le site est très restreint : 300 mètres sur 800 environ.

Malgré cela, la visite est intéressante et notre guide très sympathique. Il nous fait même une petite démonstration du langage des clics parlé par le peuple Damara


Malgré les années, les cercles du bois restent visibles. Les plus grands arbres atteignent 30 mètres de long et 6 mètres de circonférence. Les arbres ne présentant pas de racine, notre guide nous apprend que ceux-ci ont été charriés par les flots, d'Afrique Australe ou d'Angola lors d'une période de changement climatique.


C'est dans cette région du Damara que nous croisons notre premier "rock agama", un superbe lézard très coloré...


A Twyfellfontein nous avons du mal à trouver un campement correct : tous les hébergements sont très luxueux et aucun de ces resorts ne possède d'aire où stationner notre véhicule. Nous trouvons finalement notre bonheur à Desert Elephant Camp, un tout nouveau campement blotti au pied d'un massif rocheux.



Nous empruntons la route C35 jusqu'à Uis puis la C36 en direction de l'Est pour rejoindre les monts Erongo. Tout ce massif est un regroupement de propriétés privées protégées par une clôture avec différentes entrées gardées. 

Le trajet dure 3h pour parcourir les 240km de piste et nous ne pouvons pas nous empêcher de faire voler le drone pour apprécier encore davantage les paysages.



Le campement Omandumba bushcamp est sans aucun doute celui dont nous garderons le plus beau souvenir : nous sommes seuls dans une zone ouverte avec une vue spectaculaire sur les rochers alentours. Il dépend du lodge du même nom situé à plusieurs kilomètres et ne compte que 3 emplacements !


Il n'y a pas d'électricité, mais nous bénéficions d'une salle de bain nichée entre des rochers dans une cabane en bois dont l'éclairage est produit par un petit panneau solaire et l'eau chaude par un fût chauffé directement au feu de bois : le luxe absolu dans le basic le plus total 😉



En fin d'après-midi, lorsque la chaleur devient plus supportable, nous partons rejoindre le sommet face à notre campement pour l'admirer depuis là-haut.




A notre grande surprise, nous découvrons en chemin des peintures rupestres dessinées il y a 3000 ans par les bushmen




Pour compléter la visite des monts Erongo, nous rejoignons une autre porte d'accès de la réserve pour grimper jusqu'à Phillips Cave. Malgré une chaleur étouffante dès le début de la journée, nous parvenons à la grotte située à flan de montagne en plus d'une heure de marche.


Cette grotte contient la célèbre représentation picturale d'un éléphant blanc entouré d'animaux du bush





 185 kilomètres nous séparent de notre dernière étape dans le Damaraland. Nous rejoignons la large route goudronnée B2 à Usakos et nous arrêtons pour faire le plein et déjeuner avant d'atteindre Spitzkoppe en milieu d'après-midi


Il fait tellement chaud que même "Evelyn" ne sait plus comment trouver de la fraîcheur : après s'être littéralement aplatie au sol, elle en est réduite à accepter de l'eau d'un humain ! 😂



Montagne de pierre aux teintes orangées culminant à 1784 mètres d'altitude par rapport au niveau de la mer (mais à 700 mètres au-dessus de la plaine qui l'entoure), le Spitzkoppe, qui signifie "chapeau pointu" en afrikaans, est une véritable curiosité géologique.


C'est un amoncellement rocheux de pics granitiques ; on y retrouve d'énormes blocs et une arche naturelle formée par l'érosion





Pour pénétrer dans le parc de Spitzkoppe, il faut s'acquitter d'un droit d'entrée de 50 $N par jour et par personne mais compris dans le prix du campement : nous payons 380 $N pour deux (tarifs 2022) soit un peu plus de 20€.
Les commodités sont plus que rudimentaires : pas d'eau, pas d'électricité et des toilettes sèches pour 2 emplacements (douches, wc, bar et superette sont disponibles à l'entrée du site), mais franchement, ça vaut vraiment le coup ! Nous prenons le temps de parcourir tout le site avant de choisir notre emplacement préféré : le n°5 donne directement sous l'arche 💕


Ici, il n'y a pas grand chose à faire à part profiter de l'immensité, se balader et prendre des dizaines de photos plus belles les unes que les autres...
Certaines randonnées nécessitent de payer les services d'un guide : monter au sommet ou aller voir les peintures. C'est cette dernière que nous choisissons en début de matinée afin d'éviter la grosse chaleur...





Nous ne croisons pas beaucoup d'animaux ici, à part cette antilope (on ne connaît pas son nom) et des dizaines de Rock Dassie 



La luminosité dans le Spitzkoppe s'apprécie à différentes heures de la journée mais c'est au coucher du soleil qu'elle est la plus belle... ENJOY !