lundi 28 juillet 2014

VOLCANS A L'EST DE JAVA


Selamat pagi ! Nous revoilà !

Hé oui ! Nous nous sommes mis à la langue indonésienne.
Pour dire "Bonjour", en fonction du moment de la journée, les indonésiens utilisent :
- Selamat pagi pour bonjour (le matin)
- Selamat siang pour bonjour entre 12h et 15h
- Selamat sore pour bonne après-midi
- Selamat malam pour bonsoir

Bien que très instructif, nous ne poursuivons pas notre cours de langue mais nous vous faisons un petit résumé de ces 3 derniers jours sur Java que nous pouvons qualifier de spectaculaires, exceptionnels et inoubliables.


Samedi 26 juillet 2014


Nous partons comme prévu à 6h55 de la gare de Yogya, direction Surabaya, à l'est de l'île.



Les billets ont été réservés en mai (2 mois à l'avance) sur Internet au prix de 11€ par personne en classe "Bisnis", simple mais suffisante pour effectuer les 350km. Site de réservation : https://en.tiket.com/



Le trajet est long et nous en profitons pour admirer les paysages de rizières.




Nous déjeunons à bord avant notre arrivée à 11h36 précises. Le wagon restaurant n'a rien à envier à la SNCF... et le repas non plus !



A peine débarqués, nous retrouvons Agus qui sera notre chauffeur et guide pour notre tour vers les volcans. Nous avons obtenu ses coordonnées via un forum de discussions entre voyageurs et espérons ne pas être déçus. Nous payons les services d'Agus 240€ pour nous 4. 
Nous mettons 5h pour rejoindre le village de Cemoro Lawang au pied d'un massif volcanique de 40 kilomètres de périmètre.


Les structures d'hébergement ne sont pas nombreuses ici et toutes les chambres de l'hôtel Yoschi (lien vers le site de l’hôtel ici) sont pleines. Nous ne regrettons donc pas d'avoir réservé la nôtre en février. En effet, la simplicité d'accès au site en a fait un but d'excursion de masse.
Nous ne sommes pas enchantés par notre chambre familiale : elle semble ne pas avoir été nettoyée depuis plusieurs jours, dégage une forte odeur d'humidité et le tapis de douche est encore mouillé (sans doute par la douche prise par le précédent locataire). Les avis que j'avais lus sur Internet semblent donc être vrais... L'heureux propriétaire des lieux est assez antipathique et profite donc de la situation privilégiée de son hôtel sans prendre le soin d'essayer de plaire à tous car les touristes ne passent en gros qu'une demie-nuit. Malgré tout, l'hôtel est très mignon et le jardin fleuri.



Le soir, durant le repas, l'ambiance est musicale. Agus nous rejoint pour une dernière bière avant de nous conseiller de nous coucher tôt. Nous ne nous faisons pas prier et nous couchons à 20h30 car demain nous devrons nous réveiller avant le lever du soleil. La nuit s'annonce donc très courte.



Dimanche 27 juillet 2014

Notre réveil sonne à 3h00 ! La nuit a été vraiment courte, mais nous sommes en forme pour affronter le Mont Bromo.



En 4x4 nous rejoignons le sommet du mont Pananjakan situé à 2775 mètres d'altitude.
Au moment de nous acquitter des droits d'entrée dans le parc national du Tengger, nous apprenons à notre grande surprise que les prix ont été multipliés par 10 par le gouvernement depuis le mois de mai. Ce ne sont plus 8€ mais 80€ pour 4 que nous devons payer, ce qui est très cher pour l'Indonésie !
Des dizaines de Jeep se suivent en file ininterrompue mais cela n'est pas gênant car nous sommes entourés par un épais brouillard. La route est tantôt sablonneuse et tantôt d'une verticalité impressionnante imposant des régimes du moteur élevés en petite vitesse 4x4.
A notre arrivée, nous devons nous couvrir (il fait 9°) et finir à pied durant une petite demie-heure car la route est encombrée par les véhicules.
Le chemin grimpe bien ; tout le long de petites cabanes proposent de la nourriture et des boissons chaudes à emporter.



Nous sommes au point de vue à 4h30 et devons patienter encore 1h dans le froid et l'humidité. Nous parvenons à nous réchauffer un peu avec le chocolat chaud et les couvertures de l’hôtel !



Mais notre attente est récompensée par un fabuleux spectacle : le réveil du monde dans un décor lunaire, avec une vue imprenable sur les volcans Bromo et Semeru, tous deux laissant échapper de fumerolles épaisses. Les volcans passent par différentes couleurs en fonction de l'avancée du jour. Les appareils photo crépitent par centaines. 
Un souvenir unique, majestueux et inoubliable !






Face à nous s'ouvre un cratère de 11 km de diamètre appelé caldeira, à l'intérieur duquel se dressent 3 volcans. Au premier plan, le mont Batok, sur sa gauche le mont Bromo duquel s'échappent quelques fumerolles et enfin dans le fond l'imposant mont Semeru culminant à 3676m et explosant toutes les 20 minutes.

Notre chauffeur nous mène ensuite à un autre point de vue pour une séance photo.





Nous descendons ensuite vers la mer de sable, point d'accès pour l'ascension du Mont Bromo. Ce volcan toujours actif, culmine à 2329m. La route, comme son nom l'indique, est noire et sablonneuse... Le brouillard commence à s'estomper, le bleu du ciel apparaît comme par magie. 




Nous faisons comme les autres jeep et nous arrêtons en plein milieu pour les photos sur le sable immaculé...





Le chauffeur nous amène ensuite au départ de la randonnée qui rejoint le sommet du Mont Bromo. Nous devons marcher une quarantaine de minutes pour l'atteindre. La température s'élève peu à peu et nous passons de pull à tee-shirts en quelques minutes. Malheureusement, nous n'avons pas prévu de shorts et le regrettons car il fait rapidement très chaud. 
Pour 100 000 roupies (8€) nous aurions pu nous y rendre à cheval, mais nous préférons marcher.


Le temple hindou Pura Luhur Poten se trouve au centre de la mer de sable.


Nous gravissons ensuite les 246 marches (Olivia les a comptées) qui mènent au cratère de 800 mètres de diamètre et de 200 mètres de profondeur. 




Au sommet, des marchands d'offrandes proposent des bouquets à jeter dans le cratère afin d'apaiser la colère du Dieu volcan. Les hindous considèrent en effet le cratère comme une divinité.

Du sommet la vue sur la mer de sable et le mont Penanjakan est magnifique.



Pour la descente, nous préférons dévaler la pente... Et c'est là que nous sommes bien contents d'être en pantalons car sans eux nous aurions été noirs des pieds à la tête.



 Nous retournons à l'hôtel Yoschi à 9h30 pour le petit déjeuner avant de prendre la route vers 10h30 pour Banyuwangi, à l'extrémité Est de Java. La distance à parcourir est de 230 kilomètres environ et Agus nous annonce une durée de 4h00.
La route est assez monotone. Heureusement Agus nous arrête souvent pour nous détendre les jambes et prendre des photos de la vie quotidienne des habitants.





Nous n'arrivons finalement qu'en toute fin d'après-midi au Ketapang Indah Hotel. Nous aurons finalement mis près de 6 heures pour venir du Bromo ! 
Nous avons fait le choix de ne pas dormir au pied du Kawah Ijen car les commentaires laissés sur internet au sujet du confort des 2 hôtels (Arabica Homestay et Catimor) n'étaient vraiment pas bons et après la petite nuit au Bromo, nous voulions profiter un peu...
Nous ne regrettons pas notre choix car le Ketapang Indah (lien vers le site de l'hôtel ici) est très classe et vraiment pas cher (56€ pour les 2 chambres avec petit-déjeuner).



Lundi 28 juillet 2014

2ème jour avec un réveil très tôt, "TROP tôt ! ", râlent les enfants.
1h30 de route en direction des pentes très verticales du volcan, à la limite du raisonnable, jusqu'au village de Paltuding. A l'une des dernières montées, j'ai bien cru que le 4x4 allait se renverser tant la pente était verticale ! A d'autres moments nous traversons de belles forêts de fougères géantes et je peux alors sortir du véhicule pour immortaliser le paysage.




Nous sommes sur le parking du départ de la randonnée vers 6h30. Le conducteur du véhicule nous laisse là, nous avons le temps que nous voulons sur place, il nous attend dans une cabane qui sert aussi de buvette.
Nous prenons quelques minutes pour manger notre petit-déjeuner fourni par l'hôtel dans une boîte de polystyrène. 

Un peu de détails techniques pour vous préparer avant de découvrir nos photos : 
Le cratère du Kawah Ijen, culminant à 2400m, abrite un lac acide ovale d'un kilomètre de longueur, de 600 mètres de largeur et de couleur turquoise due à l'extrême acidité de ses eaux, ce qui lui vaut d'être considéré comme le plus grand lac acide du monde.  Le minerai de soufre du Kawah Ijen est exploité depuis plusieurs décennies par des villageois. Ces derniers extraient le minerai à coup de barre à mine sous la forme de blocs de plusieurs dizaines de kilogrammes chacun, qu'ils installent dans des paniers. Ils les redescendent ensuite à pied dans la vallée jusqu'à une usine située à une quinzaines de kilomètres. Ce métier n'est pas sans danger pour les mineurs car outre l'effort physique à fournir principalement représenté par la marche en altitude et le portage du minerai, la cohabitation durant des heures avec des composés chimiques est néfaste pour la santé : l'évaporation du lac acide tout proche et les vapeurs dégagées par le soufre sont hautement chargées en acide chlorhydrique, acide sulfurique, dioxyde de soufre, etc., qui attaquent les muqueuses, les yeux, la peau, etc. L'espérance de vie des mineurs excède donc rarement 40 ans.


Contrairement au Bromo, ici les droits d'entrée ne s'élèvent qu'à 90 000 roupies par personne, soit environ 20€ pour nous quatre. 
Nous nous mettons en route pour le camp des porteurs de soufre aux alentours de 7h. Ce camp est accessible en presque une heure, par un sentier pentu et extrêmement glissant car il a plu dans la nuit. Il ne fait pas aussi froid qu'au Bromo mais nous supportons quand même la veste et les gants !



Une brume épaisse entoure le camp, tout est calme. Les travailleurs ne semblent pas nombreux et les présents nous expliquent que c'est aujourd'hui que débute la fête Idul Fitri, c'est à dire la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan ; la quasi-totalité des porteurs est donc retournée dans sa famille pour deux jours. 
Nous restons un bon moment en leur compagnie, ils nous offrent même une tasse de café car ils sont un peu en chômage technique aujourd'hui et ils ont le temps.
 Nous en profitons pour leur donner de l'eau, des briques de lait et des biscuits que nous avions prévus dans notre sac, afin de remplacer les cigarettes qu'ils ont l'habitude de réclamer aux touristes.


Des morceaux de soufre sont exposés afin que chacun se rende compte du poids de leur fardeau alors Lucas se prête au jeu de la pesée. Il ne parvient pas à soulever les paniers tant ils sont lourds ! L'un des porteurs nous montre alors le cal osseux énorme qu'il a sur l'épaule gauche... Nous partageons alors ce dur moment d'intimité et de douleur avec lui.
Mais il garde le sourire et semble même éprouver de la fierté à faire ce métier. C'est une belle leçon de vie pour nous quatre.


Du camp, le point de vue sur le cratère est accessible en 30 minutes. Nous nous rendons au sommet sans trop d'espoir car nous savons que les travailleurs ne seront pas là et aussi parce que la brume n'est toujours pas levée et nous marchons dans une espèce de brouillard qui nous ôte toute visibilité à plus de 5 mètres. Nous croisons aussi d'autres marcheurs qui redescendent et qui nous rapportent leur déception de n'avoir rien vu...

Nous nous postons au bord du cratère et c'est là que la magie opère : un petit souffle de vent en altitude chasse les nuages en quelques minutes et nous permet de profiter d'une vue sur le lac acide. Nous sommes vraiment très chanceux !
Nous avions lu des articles sur Internet disant que l'odeur au bord du cratère était irrespirable, que ça sentait l’œuf pourri... Pour nous il n'en est rien, le vent chasse bel et bien les nuages ET l'odeur !
Nous avons donc vue sur la fumée expulsée par le volcan, le soufre jaune vif et le lac vert émeraude...




Il est normalement interdit de descendre dans le cratère, mais le vent nous est favorable et chasse le nuage toxique à l'opposé. Un des porteurs présents nous propose alors de le suivre. Tout d'abord nous hésitons car nous avons peur que le vent tourne ; d'autres français à côté de nous se posent la même question. Après quelques minutes de réflexion, nous décidons tous de faire confiance au porteur : après tout, c'est lui qui travaille là tous les jours, il est habitué et s'il nous dit qu'aujourd'hui c'est possible alors c'est possible !
Nous le suivons sur un chemin en pente très raide, le même qu'il doit emprunter plusieurs fois par jour.



Il s'arrête de temps à autres pour nous expliquer en quoi consiste son travail : extraire le soufre, porter sur ses épaules des charges de 70 à 100 kilos et respirer des vapeurs de soufre toute la journée. Très fier, il nous montre lui aussi les cicatrices laissées par le bambou sur sa peau... Lorsqu'il arrive à la zone de chargement, le soufre qu'il a transporté est pesé. Il est payé au kilo de soufre transporté. Il fait 2 allers-retours par jour et gagne environ 10€. 
Sur la photo ci-dessous, ne vous y trompez pas : même si Fred a le sourire, il porte 70 kilos sur l'épaule et ne tient pas plus d'une minute.



Leur camp d'extraction se trouve tout au fond du cratère. Nous découvrons alors le travail d'extraction du soufre : le soufre liquide est remonté à la surface grâce à de la vapeur chaude ; il est ensuite refroidi et devient solide ; c'est à partir de là que le travail des porteurs commence...




Il nous fait même une démonstration d'extraction en direct.



Les vapeurs de soufre tournoient autour de nous mais nous laissent entrevoir par moments la couleur verte du lac acide. Il paraît qu'on peut y tremper la main quelques secondes malgré l'importante concentration d'acide sulfurique mais on ne tente pas l'expérience.


Après en avoir pris plein les yeux et plein le nez, nous redescendons pour profiter de la piscine de notre hôtel avant de prendre le bac pour Bali vers 14h30.



De l'hôtel à Banuywangi, nous nous rendons au port de Ketapang en taxi en quelques minutes. Nous nous acquittons rapidement de nos billets (le trajet simple jusqu'à Bali coûte un prix dérisoire : 6500 roupies par personne, soit environ 0,40€) puis patientons sur le quai quelques minutes. 



Le bateau n'a pas de retard. La traversée est censée durer un quart d'heure. Néanmoins aujourd'hui à cause d'un fort coefficient de marée, nous mettons plus de 45 minutes pour rejoindre Gilimanuk sur Bali car le ferry est obligé de remonter le courant sur un long trajet avant de le redescendre pour rejoindre le port sans trop dériver. 




Ce que nous avions oublié c'est que Bali a une heure d'avance sur Java donc lorsque nous touchons terre il est déjà 16h30. 
Le taxi que nous avions réservé hier nous attend et il a l'air impatient car pour lui nous avons 1h30 de retard sur l'horaire initialement prévu (retard du ferry + oubli du décalage horaire = 1h30). Il charge donc rapidement nos bagages dans son coffre et nous voilà partis en direction de Munduk, situé à une petite centaine de kilomètres.


Nous mettons quasiment 1h30 pour faire le transfert même si notre conducteur roule comme un fou.
Nous nous installons à Karang Sari guesthouse en début de soirée. Nous y passerons 3 nuits. La suite de nos aventures dans quelques jours...

A bientôt !


6 commentaires:

  1. C' EST FANTASTIQUE !! Que de découvertes inoubliables...vos photos sont sublimes et les commentaires très intéressants. A n'en pas douter, vous avez vécu là un moment fort de votre voyage !! En plus, vous êtes descendus dans le fond du Kawah Idjen, ce qui est risqué car les vents tournent vite à l'intérieur du volcan, mais c'est vraiment spectaculaire...par contre, c'est comme le durian, il nous manque les odeurs âcres de soufre !
    Vous avez bien mérité de vous reposer un peu à Bali...dans la sérénité hindouiste de l'île.
    Nous avons eu plaisir à vous suivre dans ce début de voyage, et à notre tour, nous partons en balade...dans le centre de la France (Creuse...) là où il n'y a pas d'internet ! Nous revenons le 15 août, quelques jours avant vous.
    Profitez bien de la suite de votre voyage et à bientôt.
    Bises de Jannot et Janine

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    1. Nous nous rendons vraiment compte de notre chance. Les enfants n'arrêtent pas de nous dire "merci", et ça c'est vraiment génial !
      Pour l'odeur du soufre, nous ne l'avons pas vraiment sentie car le vent la chassait. Ça aussi c'était de la chance.

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  2. toujours aussi magnifique et intéressant, nous attendions la suite avec impatience... Les paysages sont grandioses rien qu'avec les photos alors je n'imagine même pasen vrai! Nous, nous partons après demain en Espagne. Nous avons hâte! pleins de bisous à tous en attendant la suite :-)

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    1. Bonnes vacances alors ! Profitez bien de chaque instant et photographies un maximum. On se voit à la mi-août. Bisous

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  3. Quel régal !!! les photos sont de vrais cartes postales !! bravo. C'est super intéressant et ça nous fait rêver de vous suivre ainsi. Je reviens juste de Normandie (hi hi !) ...beaucoup moins grandiose mais reposant !!!!
    Continuez à nous faire voyager et régalez vous !
    Bisous la famille Bosc !!!
    Ghislaine

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    1. Merci pour le compliment. Mais les photos ne peuvent être que grandioses dans de tels paysages...
      La Normandie aussi est très belle, je l'ai visitée avec mes parents quand j'étais plus jeune.
      Bisou Ghislaine !

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