DESTINATION AILLEURS: CHIAPAS

10 juillet 2013

A peine levés, les enfants nous réclament l'enveloppe rouge. La voici :

Notre tour organisé par JPM Tours commence aujourd'hui : en milieu de matinée, un bus vient nous chercher pour nous mener à l'aéroport afin de nous rendre à Tuxtla Gutierrez, la capitale de l'Etat du Chiapas. Le vol est opéré par la compagnie Interjet et dure 1h25.

Nous y arrivons à 12h30 et sommes accueillis par David, notre chauffeur de l'agence JPM Tours, qui nous accompagnera durant 5 jours. Il ne parle qu'espagnol et je deviens officiellement la traductrice de la famille !

Sortis de l'aéroport, nous plongeons dans un hammam : l'air ambiant est brûlant et chargé d'humidité. Nous qui pensions qu'il ferait frais, nous nous sommes bien trompés !

David nous amène directement au Canyon del Sumidero : une rivière serpentant entre d'immenses parois rocheuses qui s'élèvent parfois à plus de 1000m d'altitude et traversant les états du Chiapas et du Tabasco sur environ 14 kilomètres (réponse à la question 1). Les guides touristiques oublient tout de même de préciser que c'est 1000m par rapport au niveau de la mer et que le cours de la rivière est déjà aux alentours de 500 mètres !

Cette activité, je ne l'avais pas choisie, elle a été plus ou moins imposée par l'agence et je suis donc assez sceptique sur le chemin. Nous y parvenons en 1 heure de route (50 kilomètres environ).

Nous embarquons en quelques minutes à bord d'une "lancha" (réponse à la question 2) pour remonter le courant. Nous sommes une vingtaine à bord. Nous portons tous au poignet un bracelet orange, preuve de notre paiement... et on nous oblige à porter un gilet de sauvetage ! L'ensemble "gilet de sauvetage", "bracelet" et "bateaux qui se succèdent sans fin" rendent cette activité beaucoup trop touristique à mon goût.
Tarifs de l'activité : 180 pesos par personne soit environ 7€

Le paysage ressemble aux "Gorges du Verdon" que nous avons dans le Var... mais en moins belles car le ciel n'est pas aussi bleu.
On apprend que durant la conquête espagnole, de nombreux indigènes ont préféré perdre la vie en sautant du haut de ces falaises plutôt que de la donner aux espagnols colonisateurs. Un bien triste épisode...

Je sais, je fais ma blasée mais je ne parviens pas à m'extasier, même si quelques crocodiles font leur apparition ici et là. Cela rajoute juste un peu de piment, mais ça ne dure pas.

La remontée en rivière n'a vraiment rien de palpitant et, comble de malchance, en quelques minutes à peine, le ciel s'obscurcit et un orage éclate ! Nous nous protégeons comme nous pouvons dans cette barque sans toit mais en 5 minutes nous nous retrouvons trempés jusqu'aux os, ce qui n'améliore pas mon avis sur la visite.
Le clou de la visite c'est le "sapin", une sculpture naturelle faite par une cascade d'eau de plus de 800 mètres qui s'écoule sur une paroi recouverte de mousse. J'avoue que ça en jette !

Ce n'est qu'aux alentours de 15h que nous nous posons au restaurant. Nous y mangeons nos premières empanadas : petits chaussons remplis de viande ou de poulet et de petits légumes.

Après 2 h de route, nous parvenons à San Cristobal de las casas qui était la capitale du Chiapas à l'époque coloniale.
Nous nous installons à la Casa Mexicana (voir le site de l'hôtel ici), un hôtel magnifique et vraiment bon marché (une trentaine d'euros la chambre double avec petit-déjeuner).

San Cristobal est une agréable petite ville située à 2100m d'altitude. Sa cathédrale et son église Santo Domingo font la couverture de tous les catalogues touristiques.

Je regrette beaucoup de ne pas avoir suffisamment de temps pour la visiter davantage. Cette ville mériterait qu'on s'y attarde au moins 2 jours. Cela me fait encore plus regretter d'être passée par le Canyon cet après-midi (SNIFF !)
Les rues sont bondées, même en fin de journée. Pourtant, l'ambiance est très relax.

Après avoir dégusté un chocolat chaud dont les mexicains ont le secret, nous passons la soirée dans un restaurant afin d'organiser les journées à venir.

11 juillet 2013

Aujourd'hui nous attend une grosse journée : nous avons 385km à parcourir pour nous rendre dans le sud du Chiapas, près de la frontière du Guatemala. Nous partons donc très tôt de San Cristobal de las casas.

Nous traversons des paysages verdoyants et des villages des plus colorés.

Les enfants animent le voyage par leurs chants et leurs rires communicatifs. Ils cherchent aussi les réponses aux énigmes du jour en essayant de poser des questions à David.

Après 2h30 de route (86 kilomètres), nous nous arrêtons aux cascades "El chiflon". Les enfants ont alors la réponse à la 1ère énigme. Les cascades sont visibles depuis la route. Le ciel est bien bas mais la vue est tout de même impressionnante !

La cascade principale, haute de 120m, et sa petite sœur (50m), sont accessibles en 30 minutes de marche sur un sentier pentu.
Le tarif d'accès est de 30 pesos soit un peu plus de 1€ par personne.
Nous pensions nous baigner dans les quelques bassins que nous rencontrerions sur le chemin mais le soleil joue à cache-cache et l'eau est boueuse à cause de la grosse averse de la veille. C'est aussi, certes, la saison des pluies au Mexique !

Malgré tout, nous enfilons nos maillots de bain afin de profiter des embruns provoqués par la chute vertigineuse de la cascade principale. Des marches détrempées mènent à un point de vue : nous sommes alors entourés par des milliards de gouttelettes d'eau, ce qui fait beaucoup rire les enfants et nous rafraîchit après la marche d'approche.

Dans l'après-midi, nous passons par les lagunes de Montebello : ces 28 plans d'eau spectaculaires (réponse à la question 2) proviennent d'une succession d'anciens puits naturels que le temps a réunis. Les tons de l'eau varient avec la composition chimique du sol, la végétation et la réfraction de la lumière. Malheureusement, le temps est très nuageux et nous ne profitons pas au maximum de la beauté du site.

A partir de là, la route est très longue et très accidentée. De nombreux dos d'ânes (topes) ralentissent les véhicules à l'entrée et à la sortie des villages ; certaines portions de route sont même parfois effondrées ! Les enfants s'ennuient beaucoup ! (et nous aussi !). Heureusement, parfois nous croisons des villageois sur leurs montures.

Ce n'est que vers 16h que nous arrivons ENFIN au centre écotouristique "Las guacamayas" (lien vers le site de l'hôtel ici)
Ce centre a été construit en complète harmonie avec la nature environnante. Il est administré par une société coopérative indigène. Son nom s'explique par la présence de nombreux aras aux couleurs vives qui volent au-dessus de nos têtes (réponse à la question 3). Ces perroquets sont en voie d'extinction et ne vivent plus que dans la forêt Lacandon dans laquelle se situe notre lodge.

Nos logements sont noyés dans la végétation, tout en bois et en paille. Un lodge comme on les aime...

Avant le dîner, nous organisons notre matinée du lendemain : une balade sur le fleuve afin d'observer la faune et la flore environnantes. Nous lions connaissance avec une famille mexicaine originaire de la capitale et décidons de partager nos lanchas du lendemain, ce qui permettra de réduire le coût de nos embarcations.
Nous nous donnons rendez-vous à 5h30.

12 juillet 2013

Pas besoin de réveil aujourd'hui : les singes hurleurs s'en chargent pour nous. Leurs cris sont impressionnants : ils ressemblent à ceux des fauves d'Afrique ! Nous restons allongés dans le noir à les écouter communiquer d'un arbre à l'autre. Lorsqu'ils se calment enfin, c'est l'heure de se lever pour notre balade en lancha.

Le soleil est à peine levé, l'air est encore frais... c'est un régal.
Nous passons deux heures à remonter le courant, nous perdant dans les méandres du fleuve Tzendales.
A mi-parcours, Aurélien nous crie : "Et Tulum Express ?" MINCE ! Nous avons oublié l'enveloppe dans la chambre. Tant pis, je leur propose de prendre en photo un maximum d'animaux. Heureusement, ces derniers sont au rendez-vous : singes hurleurs, singes araignées, crocodiles, faucons blancs, toucans... Les enfants sont excités au possible.

Nous revenons à 9h00 pour prendre notre petit-déjeuner ; nous sommes affamés par notre expédition matinale ! Nous nous régalons d'œufs brouillés accompagnés de haricots rouges : huevos con frijoles. Un régal !

La nature autour de nous est superbe.

Nous regrettons vraiment de partir d'ici mais vers 10h30 nous reprenons la route en direction de Bonampak, un site découvert en 1946 dans l'épaisse forêt Lacandon. Je profite de la petite heure de transport pour donner l'enveloppe aux enfants :

Le site de Bonampak est très réglementé car il est niché en plein cœur de la forêt tropicale et gardé par les indiens Lacandons qui ne compte plus aujourd'hui que 500 personnes. Leur présence apporte une touche d'un autre temps au site. En effet, les Lacandons ont échappé au contrôle espagnol pendant la période coloniale en vivant au coeur de la jungle du Chiapas et leur culture est restée proche de celle de leurs ancêtres ; au XXème siècle, ils continuaient à fabriquer des pointes de flèches pour chasser !
David nous laisse sur le parking et nous attendons un 4x4 qui nous amène à l'entrée du site archéologique.

Nous passons 1h30 à parcourir le site qui est très arboré et verdoyant.
L'air ambiant est chaud et humide ; nos dos dégoulinent de sueur et les vêtements collent à la peau. Le moindre coin d'ombre est un vrai bonheur.

L'une de ses structures possède 3 chambres qui exposent les plus belles peintures murales de toute l'ère culturelle maya. C'est le temple des peintures ! (réponse à la question 2). Les féroces scènes de bataille réfutent définitivement la théorie selon laquelle les Mayas constituaient une société absolument pacifique !

Le site est très calme, nous sommes quasiment les seuls touristes.

Nous croisons des enfants de la tribu des Lacandons, Ils ont les cheveux longs et noirs qu'ils portent détachés. Garçons comme filles sont vêtus de tuniques, unies pour les garçons, fleuries pour les filles.

Nous faisons ensuite route vers le campement Ya Ajche (site ici) où nous passons la fin d'après-midi à nous baigner dans un affluent de la rivière Lacanja. Notre chambre est vraiment très sommaire, une cabane en bois au toit de tôle, mais l'environnement est très plaisant.

13 juillet 2013

L'épreuve du jour :

Après un bon petit-déjeuner, nous nous rendons à Frontera Corozal en 1h15 afin de rejoindre la cité Maya de Yaxchilan, qui signifie "ville des pierres vertes" (réponse à la question 3). Nous comprendrons durant la visite que ces pierres vertes ne sont pas des émeraudes comme nous le pensions mais la couleur que prennent les pierres à cause de la mousse qui recouvre tout.
La cité n'est accessible qu'en lancha en remontant le fleuve Usumacinta (réponse à la question 1) , la frontière naturelle entre le Mexique et le Guatemala (réponse à la question 2) pendant 45 minutes environ. Elle se situe dans l'un des méandres du fleuve, au milieu de la forêt Lacandon, un épais maquis forestier peuplé d'oiseaux, de singes, d'énormes lézards et autres petites bêtes...
Les difficultés d'accès à Yaxchilan protègent la cité du tourisme de masse, et le voyage obligé en bateau ajoute encore davantage au charme de la découverte.
Tarifs de l'excursion : 200 pesos par personne pour la lancha (soit 7,5€) et 75 pesos l'entrée au site (soit presque 3€)

Le site de Yaxchilan est un vrai coup de cœur pour Fred et moi.
Il y règne une ambiance de premiers aventuriers et nous apprécions la quiétude des lieux. Nous sommes encore quasiment les seuls touristes !
Nous avons l'impression de pénétrer dans un lieu secret, profond et mystérieux.

Yaxchilan se mérite car à peine débarqués, il nous faut d'abord marcher quelques centaines de mètres dans la forêt. C'est comme une mise en scène : une végétation luxuriante, des bruits inconnus qui trahissent la présence de nombreux animaux... tout crée une ambiance très particulière.

Et puis soudain, la cité est là !
On y découvre 3 groupes d'édifices tout le long de la colline qui borde le fleuve : la Grande Place, la Grande Acropole et la Petite Acropole.

Sur la Grande Place se dressent de majestueux ceibas, les arbres sacrés des Mayas.

A certains endroits, la nature a repris ses droits depuis bien longtemps mais l'ensemble est très bien conservé.
Un escalier monumental, complètement déformé par les racines des arbres, gravit la colline qui mène à la Grande Acropole.

Pour se rendre à la Petite Acropole, il faut emprunter un sentier qui monte dans la jungle. Il fait tellement chaud et humide que nous ne sommes que 4 à y aller, Fred et moi ainsi que ma belle-sœur et mon beau-frère.

Après 2h à errer sur ce site magnifique, il nous faut déjà repartir car la lancha ne nous attendra pas ou bien il nous faudra payer un supplément !

Nous déjeunons dans un restaurant tout proche de l'embarcadère où nous nous régalons de délicieuses quesadillas et de jus de fruits frais.

David nous mène ensuite à Palenque en presque 3h.

Nous séjournerons 2 nuits à l'hôtel Chan Kha (lien vers le site de l'hôtel ici).

Nous logeons dans de jolis bungalows encadrés de verdure.

Nous profitons des joies de la baignade dans la très belle piscine jusqu'à l'heure du dîner. Les enfants peuvent alors compléter leur mission (question 4) et effectuer une grande quantité de grimaces sous l'eau !

Nous prenons l'apéritif sur la belle terrasse du restaurant et nous régalons de tequilas sunrise. TCHIN !

14 juillet 2013

Nous avons rendez-vous à 8h30 devant l'entrée du site de Palenque avec un guide francophone. Les enfants n'oublient évidemment pas leur enveloppe :

Tarifs d'entrée au site : 70 pesos par personne (soit environ 2,5€)

Nous passons la matinée à visiter la zone archéologique qui s'étend sur plus de 20km², ce qui n'est pas immense et une grande partie se trouve dans la forêt.

Nous commençons notre visite par le Palais, le monument central de Palenque, formant un ensemble résidentiel et/ou cérémoniel. On le reconnaît à sa tour originale et unique, qui devait servir d'observatoire astronomique.

Le complexe comprend divers patios et espaces ouverts, des corridors et des galeries souterraines.

Depuis le haut du temple, on a de belles vues sur le site dont l'herbe semble avoir été tondue et les arbres taillés.

Au cœur même du Temple des Inscriptions (réponse à la question 1) se trouve la crypte du roi Pakal, découverte en 1952 par un français. Malheureusement la pyramide est en rénovation lors de notre passage, cachée par d'ignobles bâches bleues ; nous n'avons donc aucune photo... Voici à quoi elle ressemble en temps normal (photo trouvée sur Internet) :

Le Temple de la Croix et celui de la Croix feuillue sont des temples situés un peu en hauteur et qui permettent d'avoir une belle vue sur le palais et le reste du site.

Notre avis sur le site de Palenque : l'ensemble est magnifique mais après la visite de ceux de Bonampak et Yaxchilan, nous le trouvons un peu trop touristique. De nombreux vendeurs sont installés dans les allées et des barrières nous empêchent de nous aventurer un peu plus à l'écart... Dommage !

En milieu de matinée nous nous rendons aux cascades d'Agua Azul. Il nous faut tout de même 1h30 pour atteindre le site (70km).

Ces spectaculaires cascades tombent de différentes hauteurs, formant de petites piscines naturelles encadrées de rideaux écumants.

Le tarif d'entrée au site est de 40 pesos (soit 1,5€).

Nous profitons de la présence des nombreux stands de nourriture pour faire le plein pour notre pique-nique de midi.

Généralement à cette époque de l'année, le site ressemble plus à "agua chocolate" comme nous l'indique David. Mais nous sommes chanceux ! Les quelques pluies de la veille en montagne n'ont pas teinté de marron les eaux de notre baignade.

Nous remontons le long de la rivière le plus haut possible afin de distancer les nombreuses familles qui sont venues comme nous profiter de la fraîcheur et de la beauté des lieux.

Nous pique-niquons en route avec une très belle vue.

Nous nous trouvons un endroit très sympa et nous assistons à un spectacle fantastique : l'eau prend une merveilleuse tonalité turquoise qui contraste avec le vert de la végétation. Un petit paradis !