lundi 17 octobre 2022

Le Nord-Ouest : le Kaokoland

 Comme nous l'avons déjà évoqué dans les posts précédents, les temps de trajet en Namibie sont toujours assez conséquents lorsque nous voulons passer d'une étape à une autre car les routes sont rarement goudronnées. 

Après le parc d'Etosha, notre objectif est d'atteindre le Nord du pays et de longer la frontière angolaise par la piste D3700 en suivant la rivière Kunéné, depuis Ruacana jusqu'aux chutes d'Epupa. Pour ce faire, nous passons d'abord une nuit à Hobatere Roadside Camp qui se situe à 500m de la sortie Galton à l'Ouest du Parc d'Etosha. 

Ce campement est très bien aménagé, même si nous ne bénéficions ni de l'accès Internet ni de branchement électrique. Nous dormons vraiment en plein cœur de la nature et n'avons pour seule compagnie que le silence de la nuit et la clarté des étoiles : une expérience magique. 


Un point d'eau a été aménagé derrière le campement, il suffit de marcher une dizaine de minutes pour l'atteindre. De temps en temps il n'est pas rare d'y observer des animaux ; pour notre part nous n'y croisons que quelques babouins et des zèbres. Néanmoins, le paysage est fabuleux et nous nous y rendons à 2 reprises, au coucher et au lever du soleil afin de profiter de cette lumière si particulière qui donne aux paysages africains cette si grande beauté...


Depuis Hobatere, nous aurions pu rejoindre Epupa en passant par Opuwo, mais parce que Fred ne supporte pas de prendre les mêmes routes à l'aller et au retour (c'est son petit toc à lui 😂), nous passons par Ruacana que nous rejoignons en empruntant la longue route C35 (qui est goudronnée) durant un peu plus de 2 heures pour 240 kilomètres

Ruacana n'est qu'une étape pour couper notre route en deux et nous n'y trouvons d'ailleurs aucun autre intérêt. Nous passons à proximité du poste de frontière avec l'Angola pour rejoindre ses chutes mais malheureusement ces dernières sont inexistantes en raison d'un niveau d'eau très bas. Le paysage est vraiment très aride et il fait une chaleur difficile à supporter.


Heureusement, nous trouvons un camping très agréable en bordure de rivière qui nous permet de nous reposer à l'ombre, au bord de la piscine vide 😂

Lorsque nous empruntons la D3700 le lendemain, nous sommes tout de suite plongés dans l'ambiance : une belle piste longe la rivière Kunéné et traverse plusieurs dizaines de villages Himbas, formés d'un ensemble de petites cases coniques disposées autour de l'enclos du bétail.


Le peuple Himba, à l'origine nomade, s'est petit à petit sédentarisé, et tente de conserver malgré tout son mode de vie ancestral et ses tenues vestimentaires. 

Lorsqu'ils nous entendent arriver, de nombreux enfants accourent pour nous réclamer eau et nourriture. Enfin, lorsque je dis "réclamer", je ne parle absolument pas ni de mendicité ni d'insistance malsaine. Les enfants et les adultes viennent à notre rencontre et nous parlent, même si nous ne comprenons pas leur langage... Ils portent tous sur le visage de superbes sourires, ce qui nous fait très vite relativiser sur nos problèmes d'occidentaux, car ici la vie n'est pas facile tous les jours. La rareté de l'eau est un énorme problème et voir des enfants sur le bord des routes avec des bidons vides nous crève le cœur...


Conformément à leur mode de vie, hommes et femmes restent torse nu et portent de simples pagnes de cuir noués autour de leur taille.

La route est longue mais la diversité des paysages et les rencontres font passer le temps très vite... Nous vivons des moments inoubliables





Nous avons l'opportunité de visiter un village avec un guide local : durant plus de 2 heures, nous échangeons avec les villageois et comparons nos habitudes d'européens avec celles d'un peuple qui vit soudé et heureux mais à des années lumières du confort et du modernisme occidental...


Le chef du village est tout jeune et nouvellement marié. Leur religion autorise la polygamie mais sa femme nous explique qu'elle s'y oppose et le menace de le quitter s'il prend une autre épouse 😂 Comme quoi, malgré d'énormes différences de mode de vie, sur certains points nos vies se ressemblent un peu... On se rend compte également que même si les Himbas semblent fortement attachés à leurs traditions, ils sont aussi en contact permanent avec la modernité et les usages se mettent peu à peu à évoluer



On leur pose de nombreuses questions, notamment sur leurs coiffures qui évoluent au fur et à mesure de l'avancement de leur vie : 
Les femmes, lorsqu'elles sont en âge de se marier, la recouvrent de boue ; cette dernière est mélangée à du beurre et enduit leur corps pour les protéger de l'ardeur du soleil et des piqûres d'insectes.
Les fillettes, quant à elle, portent deux tresses pointant vers l'avant.


Nous prenons une grande quantité de photos puis passons du temps à les leur montrer : ils adorent se voir en photo !


Ce n'est qu'au bout de 5h30 (pour 150 kilomètres) que nous arrivons à Epupa. Nous passons 2 nuits dans le superbe campement Omarunga Epupa Falls qui jouit d'un emplacement idéal : nous avons vue sur les chutes d'eau et bénéficions de toutes les commodités du resort attenant (restaurant, bar, piscine)




 Les chutes d'Epupa font partie d'un ensemble de 22 cascades qui se répartissent sur toute la vallée et dont la plus haute atteint 37 mètres. Ce qui est vraiment génial c'est qu'on peut à la fois être à leurs pieds et entendre leur grondement mais aussi les voir depuis le View Point accessible en une dizaine de minutes en marchant






Nous prenons également le temps durant ces deux jours de faire de belles balades au bord de la rivière qui apporte un peu de fraîcheur et de verdure dans ces paysages si arides...



Nous y faisons des rencontres bien sympathiques...



Vous l'aurez compris, cette étape à l'extrême Nord du pays nous a profondément touchés. L'étape suivante nous a tout aussi enchantés : à suivre...

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